Ludovic Subran décrit la « House of Trump » aux entrepreneurs du MEB

18/10/2017

Environ 70 acteurs économiques de la Principauté sont venus assister à la conférence de Ludovic Subran sur le thème « Les Etats-Unis au pied du mur ». L’économiste qui répondait pour la 5ème fois à l’invitation du Monaco Economic Board a une nouvelle fois régalé son public avec une analyse brillante et originale.

Organisée en présence de Jean Castellini, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Economie, avec la Jeune Chambre Économique de Monaco et le soutien de Monaco Asset Management, cette conférence a attiré de nombreux entrepreneurs membres du Monaco Economic Board, issus de secteurs d’activités très variés. La verve de Ludovic Subran à propos de la première puissance économique mondiale constituait en effet une proposition de choix.

Au-delà de son talent oratoire, Ludovic Subran est surtout Chef-économiste d’Euler Hermes et Directeur de la Recherche Macroéconomique chez Allianz, des acteurs de référence du monde de l’assurance*. Depuis plus de dix ans, il travaille à l’élaboration de diagnostics et de politiques économiques dans plus d’une trentaine de pays à travers le monde et ses connaissances sont des repères essentiels pour toute entreprise ayant une activité  à l’international.

Son propos sur l’évolution des Etats-Unis sous l’ère Trump était donc attendu. Pour l’économiste, si le Président américain avait promis de tout chambouler, il n’en n’est finalement rien. La faute, selon lui, à « son incapacité à faire fonctionner le système politique américain », faisant ainsi référence aux échecs à faire aboutir des réformes emblématiques telles que la fin de l’Obamacare mais aussi aux différents chantiers annoncés avec fracas lors de la campagne présidentielle et qui somme toute n’évoluent que lentement.

De ce fait, les Etats-Unis pourraient, selon Ludovic Subran, ne pas profiter à plein d’un contexte économique mondial plutôt favorable, avec une croissance estimée à 2,0% en 2017 et 2,2% en 2018. La faute notamment à une crédibilité émoussée, facteur essentiel tant la confiance en la première économie mondiale constitue le carburant indispensable à son financement. Pour autant, l’inefficacité de l’administration Trump à réformer est plutôt « une bonne nouvelle », limitant les conséquences des velléités très protectionnistes du locataire de la Maison Blanche. Par ailleurs, Ludovic Subran note que les marchés semblent avoir appris à gérer « le bruit politique ambiant » souvent alarmiste, lissant ainsi les risques dans le temps.

Illustrant ses propos de chiffres et tableaux éloquents, l’économiste a également évoqué les enjeux de la nouvelle économie numérique, les opportunités que pourrait engendrer en Europe l’affaiblissement du leadership américain ou encore les risques dus aux potentielles tensions géopolitiques. Autant de sujets évoqués avec brio et commentés ensuite lors du traditionnel cocktail networking d’après-conférence.

Bien que le Monaco Economic Board ne prévoie pas d’action en particulier à court-terme avec les Etats-Unis, les participants ont pu ainsi affiner sous un angle singulier leurs connaissances sur un pays qui, quoiqu’il arrive, influence le cours des affaires dans le monde.

Et pour ceux qui regrettent déjà de n’avoir pas été présents se consolent, une édition l’an prochain est d’ores et déjà confirmée, dans un format qui pourrait être étendu, tant les questions de l’audience étaient nombreuses.

 

*Le groupe Euler Hermes est le leader mondial des solutions d’assurance des échanges commerciaux interentreprises présent dans plus de 60 pays, il a ainsi protégé en 2016 plus de 890 milliards d'euros de transactions commerciales dans le monde. Quant au groupe Allianz auquel appartient Euler Hermes, c’est l’un des tout premiers groupes mondiaux de l’assurance, né en Allemagne, mais présent dans 70 pays avec 140 000 salariés, 86 millions de clients et un chiffre d’affaire en 2016 de plus de 120 milliards d’euros.