Donald Trump, personnage historique, analysé par l’économiste Jean-Pierre Petit

15/09/2025

Vendredi 12 septembre au Méridien Beach Plaza, le Monaco Economic Board et Jutheau Husson ont organisé une conférence sur le thème “Trump et le monde, où va-t-on ?” par l'économiste Jean-Pierre Petit. Le décryptage d’une lame de fond et de ses conséquences à l’échelle planétaire.

Si le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche a pu sembler constituer pour certains une parenthèse politique aux Etats-Unis, son retour en 2025 a confirmé un phénomène autrement plus important et durable. C’est pourquoi Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’Économie, s’est penché sur ce personnage qu’il qualifie “d’historique, qu’on le veuille ou non”, au cours d’une démonstration mêlant ironie et observations percutantes.

Au cours de son intervention, Jean-Pierre Petit a exploré les neuf premiers mois du second mandat de Donald Trump, marqués par un retour affirmé à la souveraineté nationale et une politique internationale résolument pragmatique. ​”Ce n’est pas l’Amérique au-dessus de tout le monde, c’est l’Amérique d’abord”. Sur un plan intérieur, l’économiste affirme que Trump n’est pas un danger pour la démocratie ni l’Etat de droit mais que selon lui, “la légitimité politique doit primer sur l’activisme des juges.” Poursuivant, il a mis en lumière les choix économiques controversés du président américain, notamment son protectionnisme, ses droits de douane et sa vision de l’Amérique comme victime de la mondialisation, en assumant pleinement s’appuyer sur la puissance du pays.​ L’économiste a également souligné les tensions croissantes entre les États-Unis et leurs partenaires, notamment la Chine et l’Europe.

A propos de cette dernière, il a abordé les défis économiques et politiques auxquels elle est confrontée, notamment sa dépendance croissante envers les États-Unis dans des secteurs tels que l’énergie, le numérique ou l’armement. Il a critiqué la faiblesse des élites européennes, qu’il décrit comme « naïves et pusillanimes », incapables de défendre une véritable autonomie stratégique, tout en soulignant les conséquences négatives de cette soumission sur la compétitivité et la souveraineté du continent. ​

Enfin, l’économiste a élargi son analyse aux perspectives mondiales, mettant en avant les signaux contradictoires d’une économie mondiale en quête de résilience.​ Il a évoqué les tensions inflationnistes, les incertitudes liées aux droits de douane, ainsi que les défis posés par la transition énergétique et numérique. ​Concernant les perspectives de croissance, elles sont relativement faibles sans être alarmantes, “cela se jouera notamment sur la capacité des investissements à compenser la détérioration du marché du travail et de la demande des ménages”.

Comme à chacune de ses visites en Principauté, à la fin de son exposé, Jean-Pierre Petit n'a pas oublié de livrer quelques précieux conseils aux investisseurs. Il recommande notamment de la vigilance sur les marchés américains, “notre indicateur de bulle sur les actions s’approche de la zone de danger”.  Pour autant, cela reste une option intéressante, de même que les marchés chinois et Coréen. L’or, bien que déjà bien valorisée, reste une valeur refuge valable. D’une façon générale, le mot d’ordre reste la prudence et la diversification de son portefeuille. 

De g. à d. M. Philippe Ortelli, Vice-Président du MEB ; M. Michel Dotta, Président du MEB ; M. Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’Économie ; Mme Patricia Husson, Présidente d’Honneur de Jutheau Husson ; M. Hervé Husson, Président de Jutheau Husson ; M. Guillaume Rose, Directeur Général Exécutif du MEB